La résidence du médecin nommé Cyril

Pas évident de SLASHer juste dans une maison ou on a jamais mis les pieds, c’est même assez dangereux car on risque de se retrouver avec la moitié du corps incrusté dans un mur. c’est une leçon que papa n’a jamais tout à fait réussi à faire rentrer dans ta petite caboche mais, pour cette fois, tu as encore eu de la chance. Le seul incident notable de ta réapparition est un « MIAAAAAOOOUUUU !!!! » affolé qui te fait sursauter, suivi par la traversée à toute blinde des escaliers par une petite touffe de poils griffue.
Après avoir fait un petit tour dans le ré de chaussée, tu te décide tout naturellement à inspécter l’étage. La première chambre sur laquelle tu tombe est, de toute évidence la chambre hélas déserte du médecin, : une bibliothèque qui déborde de traités anatomiques et autres bizarreries, un bureau couvert de dossier, des diplômes encadrés dans une armoire avec de vieux instruments obsolète, probablement gardés en souvenir de ses années d’étude… On y trouve aussi pas mal de livres anciens couvert de poussière dont certains datent du vingtième siècle et même, coincé sous un gros dictionnaire, des lectures moins nobles comme de vieilles bandes dessinées.
En fouillant un peu, tu tombe sur un exemplaire des aventures de « Miss Hulk ». Une petite avocate introvertie et courte sur pattes qui se transforme quand arrive le danger en une gigantesque guerrière à la peau verte et à la musculature inhumaine.
Tu ne devrais pas t’arrêter comme ça pour bouquiner dans la chambre d’un médecin auquel tu ne fais pas tout à fait confiance mais… papa t’avait expliqué que les formes d’art les plus populaires était les plus révélatrices des mœurs et des modes de pensée d’une époque et tu es très curieuse de voir comment étaient perçues et pensées les femmes de cet époque.
C’est un personnage vraiment ambivalent. Dans les scènes de castagne, son attitude est presque virile, elle paraît forte, brutale et déterminée. Quand elle doit essayer de calmer son cousin Hulk dont la transformation affaiblit l’esprit pour en faire une bête féroce, elle ressemble aux femmes adultes du passé telles que ton père te les décrivaient : raisonnée, raisonnable et pleine de douceur. Le reste du temps, et particulièrement dans les scènes comiques, elle se conduit… grosso-modo comme les femmes-fillettes d’aujourd’hui, avec toutes les bêtises qui vont avec, voir même plus.
C’est copains sont presque tous des hommes très costauds. Il y a son cousin bien sûr, toujours un peu choqué par le coté fêtarde et dragueuse de la grande verte, un vieux râleur au grand cœur dessiné comme un tas de briques oranges, un grand balèze aux longs cheveux blonds avec un marteau, que le bonhomme en brique appelle toujours « boucles d’or » ça devait être un compliment à l’époque…
L’ensemble est totalement loufoque et tu doit te retenir plusieurs fois de pouffer de rire.
Depuis l’autre chambre, tu commence à entendre des bruits de pas plutôt discrets que tu identifies comme ceux d’une personne assez légères, trop pour être Cyril, mais qui n’essaie pas spécialement de s e déplacer en silence. C’est donc quelqu’un qui habite ici et qui n’a pas pris conscience que son territoire était envahi.
En SLASHant dans le couloir à coté de la porte, recroquevillée derrière une armoire, tu vois une femme-fillette d’un peu plus de trente ans vêtu d’un pyjama de soie rose sortir de sa chambre et descendre les escaliers, probablement pour prendre un vers d’eau ou satisfaire un besoin pressant. Curieuse, tu prends le risque d’entrer dans la chambre juste le temps que sa propriétaire fasse ce qu’elle a à faire en dessous. Un coup d’œil circulaire à l’intérieur de la pièce encore éclairée te fait découvrir, avec un mélange de dégoût et d’attirance, à quoi ressemble une chambre de femme-fillette : des couleurs pastel toutes douces, un mobilier molletonné, des posters, un grand lit moelleux rempli de nounours et une pile de magasines stupides sur un bureau qui ne doit pas souvent servir à travailler.
Curieuse, tu prends le risque d’entrer dans la chambre juste le temps que sa propriétaire fasse ce qu’elle a à faire en dessous. Quand tu l’entends remonter, tu te décide à sortir mais marche malencontreusement sur un dinosaure en plastique qui fait « pouêt » quand on appuie dessus.
La fille et toi tombez nez à nez l’une face à l’autre muettes de surprise, mais au lieu de hurler ou de pleurnicher pour que tu ne lui fasses pas de mal, celle-ci courbe les jambes et relève les poings, prête à cogner !
Toi, tu ne bouges toujours pas, tu as trop de difficulté à te faire à la réalité de ce que tu as en face des yeux. Avec un pyjama rose, des ongles courts, des cheveux soyeux, propres et démêlés, tu as failli ne pas la reconnaître.
« Euh… salut Tetra. »
C’était la « vieille Louise », toujours pas si vieille que ça du haut de ces trente cinq balais mais les surnoms ont la vie dure.

Louise reprit le dinosaure en plastique avec le genre de bon gros sourire franc auxquels elle t’avait habituée.
« Nan, ça c’est le jouet de Zipette (le chat). Il est capable de s’éclater avec ce truc pendant une heure sans comprendre comment ça marche. Il est trop con ce chat, mais je l’adore."
Pour ce qui est du médecin, c’est pas mon mari, juste mon TLP : tuteur légal provisoire. Comme je n’ais pas de famille pour s’occuper de moi et qu’il vaut mieux pour le moment garder toujours un médecin à portée de voix, c’était la meilleure solution. En gros, un TLP, c’est le gars qui s’occupe de toi, qui est responsable de toi légalement si tu commet un délit, qui est chargé de te réapprendre comment fonctionne la société du dessus et de t’engueuler quand tu fais une bêtise, ce qui m’arrive souvent, ou un écart de langage… ce qui m’arrive tout le temps. A part ça, pas de rodéo, pas même un petit geste déplacé. Un bisou sur la joue pour se dire bonjour, une caresse dans les cheveux… souvent il vient me bercer un peu avant de me border. Assise sur ses genoux, je sens bien qu’il est… très ému, mais lui fait son possible pour ne pas le montrer. »

Louise fait mine de s’asseoir sur le lit face à toi, puis se ravise et fouille dans son armoire.
« Tiens, ça te dis un petit coup de vitriol ? Je l’ais piqué dans le sous-sol, il y en a tellement que c’est passé inaperçu. »

Elle te présente une bouteille de Whisky pur malt 12 ans d’age : un « poison » qui ne devrait jamais atterrir entre les mains d’une femme, surtout malade. D’ailleurs malgré tes convictions libertaires, tu ne peux pas t’empêcher d’être un peu choquée toi même en pensant que tous les médicaments qu’elle doit certainement s’enfourner chaque jours sont ainsi mélangés à l’alcool.
Elle te tends la bouteille. Au moment ou le liquide coule dans ta bouche, tu es tentée de tout recracher tellement ça te brûle. En grimaçant, tu te force à saliver pour diluer l’alcool et tu avales par petites gorgées qui t’incendient le tube digestif.
Louise boit à son tour, moins péniblement mais tout de même pas comme si c ‘était de l’eau. Avec une grimace, elle cite sans s’en rendre compte une réplique d’un film en son temps célèbre comme le loup blanc « Faut admettre… c’est plutôt une boisson d’hommes. »

Mises en gaieté par la boisson, vous bavardez sans retenue en oubliant un peu la situation. Elle te raconte sa nouvelle vie, t’apprends que le médecin est « plutôt cool » et qu’il a même accepté de l’inscrire à un cours de karaté mixte !
« Encore que c’est pas terrible là-bas : Les hommes n’osent pas te toucher, comme si t’étais en cristal et les femmes sont des mauviettes. Et encore, si elle sont dans le cour mixtes, ça veut dire que c’est quand même les moins mauviette du lot, faut pas voir les autres. »

Après un long échange de bavardages frivole, Louise se décide finalement à poser la question qui risque de casser l’ambiance.
« Dis voir Tetra, personne ne s’est fait prendre ? Si t’es la c’est parce que tu as trouvé le message. Je suis désolée d’avoir appris le code à Cyril mais y avait urgence. »

« Cyril ? Actuellement il doit être dans son « labo secret » comme il l’appelle. Oh, je sais : dit comme ça, ça fait un peu 007 mais je t’assure qu’il faut y être allé une fois pour comprendre, ça vaut le détour.
En gros, ça fait des mois qu’il a commencé à piqué du matériel au boulot et à coller toute ses économies dans tout un tas de bidules qu’il pouvait pas prendre là-bas. Le résultat, c’est qu’il s’est conçu un cabinet médical complet dans son sous-sol. Il compte l’utiliser sur certaines patientes qui n’osent pas tellement aller dans un cabinet médical officiel de peur qu’on leur pose trop de question. Tu vois, les filles qui se sont blessées en tenant des outils tranchants qu’elles n’auraient jamais du avoir dans les mains, celles qui se sont rendues malades en buvant un peu d’alcool, celles qui veulent de la crème apaisante parce qu’elles reçoivent souvent la fessée et qu’elles ne veulent pas que ça se sache… et bien entendu, celles qui ont de réels problèmes avec la police. Autrement dit, les sauvageonnes.
Viens, je vais te montrer. »
Elle te prends par la main et, d’une démarche assez mal assurée après le quart de litre de whisky qu’elles vient de s’envoyer, descend lentement et bruyamment les escaliers pour arriver jusqu’à la porte qui conduit au sous-sol.
En descendant les escaliers, elle fit quelques effort pour marcher droit et paraître aussi fraîche que d’habitude.
Elle toqua à la porte du fond et, alors qu’une voix masculine répondait «Oui ? Qu’est ce que c’est ? » expliqua d’une voix aussi calme et assurée que possible que tu venait d’arriver à la maison.
« Tetra ?! C’est bon entrez toutes les deux, je suis à vous tout de suite ! »

Louise ouvrit la porte sur ce qui te parut un cabinet médical parfaitement équipé. Cyril devait être en train de pianoter sur l’ordinateur encore allumé posé sur le bureau au fond à gauche. Il vint te serrer la main chaleureusement (c’était plus prudent que de te faire la bise), prit gentiment la main de Louise pour la ramener dans son lit et s’arrêta tout à coup en s’exclamant, scandalisé : « Seigneur ! Mais tu sens le whisky à plein nez ! Tu as bu de l’alcool avec tous les médicaments que tu prends à longueur de journée ? Mais à quoi tu penses, tu veux finir aux urgences ou quoi ? »
Louise baissa les yeux et la voix d’une façon que tu ne lui avais encore jamais connu et balbutia qu’elle avait juste prit un petit verre pour goûter, ce qui était faux bien sûr.
« Je ne veux pas le savoir, tu vas me faire le plaisir d’aller chercher ta bouteille et de la vider dans l’évier. Je réfléchirais à ta punition quand Tetra sera partie. »

Un laboratoire secret? Tient... il a réussi à garder cet endroit secret et non la position de la cachette des sauvageonnes.
En y descendant, elle aidait du mieux qu'elle pouvait Louise à ne pas se planter en pleine figure.
En arrivant au sous-sol, elle fut un peu impressionner par tout ce que cet homme avait pu chaparder. C'est à se demander comment il pouvait dissimuler certains instruments dans son pantalon et partir bêtement.
Puis, elle assista à la scène ridicule de la réprimande de Louise. Tetra a déjà son idée la dessus. Une fille qui fait des vraies niaiseries est punie par des conséquences. Les hommes n'ont vraiment pas à se mêler de ça. Tetra a testée l'alcool. Elle en a subit les conséquences et elle n'y touche plus. Elle douta vraiment que Louise ait pu boire assez avoir un assez gros mal de tête pour s'en souvenir. De plus, toutes ces punitions de bébés données par les hommes insultent plus que d'autres choses. C'est exactement comme frapper un chien parce qu'il a manger un bout d'os de poulet tombé par terre. Celui qui la laisser tomber n'avait pas faire plus attention. Il avait qu'à mieux cacher ses bouteilles. Qu'est-ce qu'il fou avec ça au faites? Si c'est mauvais pour la santé des femmes, ça l'est aussi pour la santé des hommes. Un médecin devrait être bien placé pour le savoir.
Alors qu'il allait la remonté, elle les arrêta.

"Laissez, ça sera plus rapide."

Elle prit ma main de Louise SLASH, elles apparurent debout sur le lit rose poilu.

"Si tu t'attends à te faire border, attend qu'il revienne. Et je t'en pris, cesse de boire de ce truc. Pas pour ta santé, chérie… simplement parce que c'est dégoûtant. De plus, y a rien de valorisant à imiter ces connards."

Sur ce, elle prit la bouteille, lui fit un clin d'oeil, et SLASH. Elle réapparut en face du médecin en disant "BOUH" et en lui lançant la bouteille.
Elle se déplaça de côté, observant de plus près toutes les installations du laboratoire.

"Ce n'est qu'un commentaire; vos méthodes sont bidons."

Puis, elle regarda l'ordinateur. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pu regarder de près ce genre d'installation. En voler serait totalement absurde, car elle ne pourrait les brancher, et ces petites boites brillantes sont rarement non-accompagnées par des hommes à lunettes forts désagréables.

"Si ça vous ennuie pas trop, j'aimerais régler ça vite. Mes filles sont seules et un peu mal à l'aises de se savoir traquées par la faute d'une personne dans cette pièce. Aucunement besoin de vous justifier, j'en ai rien à faire."

Elle prit une pause de quelques secondes et repris ensuite.

"Si vous tenez à nous aider: la première chose seraient de nous aider dans nos approvisionnements de nourritures et d'eau. Ensuite, à vous de voir ce que vous avez à offrir, et ce que je peux faire pour vous y aider."

Cyril rattrape la bouteille que tu lui lance à la figure, avance de deux ou trois pas dans ta direction, puis son expression de dignité et de contenance fond comme un masque de cire sous la flamme et tu t’aperçois que le bonhomme est ivre mort.
« Connasse ! » balbutie t’il « Tu sais vraiment pas ou sont tes alliés. »
Le terme « connasse » constituait une insulte assez répandues du temps où les hommes traitaient les femmes en adultes et les injuriaient plutôt que de les gronder lorsqu’ils se brouillaient avec elle. Comme la première fois, tu peux te sentir véxée par le mot, mais gratifiée par le fait qu’il ait osé l’employer pour toi.
L’homme s’affale sur sa chaise, manquant de peu de se retrouver par terre, émet involontairement un bruit grossier avec sa gorge et enchaîne :
« Pis merd’. N’ais marre. P’vez bien tout’ crever dans vot’ putain d’égout, j’en ais pu rien à foutre. »
Tu ne le crois pas une seule seconde, pour la bonne raison que tu as déjà entendu ton père et quelques femmes alliées de la surfaces prononcer les mêmes obscénités dans les moments difficiles. Toi même, il est arrivé que tes sauvageonnes te déçoivent et que tu prétendes vouloir les abandonner à leurs sorts. C’est ce que l’on dit dans les moments ou le travail qu’on fait à l’air de ne pas en valoir la peine : on prétend vouloir tout lâcher, on sait qu’on ne lâchera pas mais ça fait quand même du bien de s’entendre dire le contraire.
Le regard du médecin ivre dérive péniblement vers l’écran d’ordinateur ou s’affiche le portait d’une fillette d’environ dix ans, un sourire machinal d’enfant sage planté sur la figure.
« l’est belle, hein ? Justine, onze ans et demie, née le 6 mai 2139, morte ce matin, dans mes bras… d’une poussée de bleu. »
Il prends dans la bouteille une gorgée si profonde que tu aurais eu du mal à l’avaler même avec une bouteille d’eau, repose le reste de whisky sur le bureau et, sans aucun signe avant-coureur, commence à sangloter comme un gamin. Ton père te disait que les hommes n’avaient pas les larmes faciles et ne pleuraient souvent que dans leurs pires moments, mais que quand ils réussissaient à pleurer, cela voulait dire en général que le pire était passé.
Entre deux reniflements, tu l’entendais se plaindre de sa propre impuissance, se demander pourquoi, si une « catastrophe ambulante » comme il t’appelles dans sa colère avait reçu le pouvoir de se téléporter, pourquoi lui n’avait pas celui de guérir comme par enchantement.
Dans l’état ou il est, tu ne sais pas trop ce que tu vas pouvoir en tirer.

Tu te demandais comment remonter le moral d’un homme… apparemment c’est encore plus simple qu’avec les femmes-fillettes ! A croire qu’il suffit qu’une femme croie en eux et le leur dise pour que leur moral remonte aussi vite et facilement que leur organe.
Tes quelques paroles d’encouragement bien placées ont suffi à le faire bondir (maladroitement) sur ses pieds. Il a ensuite bafouillé un petit moment sur le thème « Je dois accomplir une mission et je n’ais pas le droit de me laisser abattre » qu’on aurait dit un chevalier du zodiaque bourré.
Quelques seaux d’eau glacée en pleine figure plus tard alors qu’il commençait à émerger des limbes, il t’explique la situation : Personne ne lui a tenu officiellement rigueur de son « action humanitaire » en faveur des sauvageonnes, après tout il a prévenu qu’il s’absentait pour motifs personnels et rattrapé sa journée de travail. Mais s’il ne risque aucune poursuite ni aucun blâme (c’est pas que ses supérieurs n’en ait pas envie mais ils n’ont rien trouvé pour le moment) il se sait dans le collimateur des autorités et le moindre faux pas pourrait lui faire retirer sa licence de médecin et tout son matériel. Donc, prudence, prudence.
Quand aux résultats des analyses, cinq filles se sont révélés positives aux tests d’hébergement de la maladie. Le virus ne s’est pas développé mais il existe à l’état latent et il va falloir très vite s’occuper de ça avant qu’elles ne virent au bleu et qu’il faille entamer des traitements plus lourds, comme pour ta copine Louise miraculeusement préservé des séquelles à vie.

« Elle a une sacrée constitution. Je savais que des conditions de vie et d’hygiène difficiles poussaient l’organisme à se renforcer contre les virus, mais jusqu’à maintenant, je pensais ce renforcement dérisoire comparé aux risques d’infections encourus. Je me demande si je ne vais pas revoir ma copie : sur les vingt sauvageonnes qui se sont pointé cette année à l’hôpital à des stades de la maladie parfois très avancés, nous n’avons déploré qu’un seul décès, une femme restée handicapée et deux femmes qui ont gardé des séquelles esthétiques légères, soit le même pourcentage de décès et de séquelles graves que pour les femmes fillettes pourtant dépistés très tôt. Pas plus, pas moins… avec des conditions sanitaires dix fois plus mauvaises d’un coté que de l’autre. Il y a un truc à creuser là-dedans… »

Néanmoins, il insiste pour que tu lui amènes, par exemple par SLASH-express assez tard dans la nuit si tu es capable d’emmener une autre personne avec toi de si loin, chacune des cinq filles les unes après les autres chaque soir, à commencé par demain matin. Il te donne les noms et te recommande de le pas les faire paniquer: inutile qu’elles se croient en danger de mort, en l’état actuel de la maladie elles ne le sont pas.

« J’accepte avec plaisir de te prélever un échantillon de sang mais pas ce soir , je suis pas en état. Voilà c’est tout ce que j’avais à dire, tu devrais te dépêcher de les rejoindre maintenant. Si les traqueurs déboulent, tu es la seule à faire le poids contre eux. »

(hj : la réponse est plutôt courte mais c’est parce que je me doute que tu vas bientôt SLASHer ailleurs. Du reste, c’est important de S’Lâcher)
Cyril te laisse dévaliser son frigo et sa cave à sa convenance. Malheureusement, il s’agit d’une cave et d’un frigo de célibataire, plutôt frugal de surcroît sauf évidemment pour le Whisky.
Tu y trouves quand même un certain nombre de boîtes de conserves et autres plats tout cuisinés et tout surgelés : le bonhomme ne doit pas beaucoup aimé faire la cuisine ou alors il n’a pas le temps. Contrairement aux boites, tu ne peux embarquer de surgelé que la quantité que tu es sûre de consommer en un seul repas, n’ayant rien pour le tenir au frais. Un peu déçue par ces maigres trouvailles, tu finis toutefois par tomber en ouvrant une armoire à provision sur de véritables trésors insoupçonnés : du sucre en poudre, du sel et de la levure ! De quoi faire du pain qui ressemble à du pain et des gâteaux qui aient un peu goût. Ces andouilles de l’aide humanitaire vous refile toujours des stocks de farine monstrueux dont vous ne pouvez faire que des galettes plates, dures et insipides à défaut d’avoir seulement un malheureux sachet de levure sous la main.
A elles seules, ces petites choses valaient largement le déplacement. Tu vides également une grande corbeille de fruits et légumes frais, autre chose qui vous manque le plus souvent, tout en résistant difficilement à l’envie de t’envoyer sur le champ une grosse pomme rouge pleine de jus sucré.
Cédant à un autre de tes péchés mignons, tu te verses avec extase deux grands verres de jus de pomme qui soulagent ton appétit. Maintenant, il est temps de faire profiter les copines de tes trouvailles.

C’est d’abord la grande Louise qui vous accueille, ravie de retrouver une autre de ses vieilles copines. Même si elle vous embrasse chaleureusement, son inquiétude est palpable.
« Oui, il est là, « monsieur le médecin » mais… je sais pas si il sera en état de vous recevoir. »
Tetra étant à bout de force, elle décide de faire déplacer le médecin jusqu’à vous.
Vous la voyez sortir et l’entendez descendre un escalier, probablement celui du labo.
« Doc, vous êtes là ? Je peux entrer ?
_Mais qu’est ce que tu fiches encore debout à cette heure ci ? Combien de fois il faudra te dire que… oh et puis zut à la fin, oui tu peux entrer. »
Un peu plus tard, Louise remonte avec un vieil homme fatigué sur ses talons en qui vous croyez vaguement reconnaître le docteur Cyril. Si Tetra pensait l’avoir vu dans un état lamentable la dernière fois, ce n’est rien comparé à ce soir. Quoi qu’il ait encore un coup dans le nez, il n’a pas l’air aussi ivre qu’hier. Par contre, son tein est blafard, son visage paraît plus creusés, ses rides plus profondes et les poches noires sous ses yeux ne méritent plus le nom de poches, ni même celles de valises mais plutôt de bâches de camions. Le tout ressemble davantage à un masque de démon qu’à un visage humain.
« Il en est à sa deuxième nuit blanche » vous explique Louise. « Et les nuits d’avant, il a du dormir à peine trois heures. Et après, c’est moi qui me fait gronder quand je suis encore debout à minuit. Ahlalaaa je vous jure, faites ce que je dis et pas ce que je fais. »
Cyril ne se fâche même pas. Il doit bien reconnaître qu’elle a raison, et il a probablement fini par accepter qu’il n’avait aucune chance de la voir couchée à l’heure tant qu’elle penserait pouvoir recevoir la visite d’une de ses vieilles copines toute les nuits.
« Ah, voilà la p’tiote. N’écoute pas cette mauvaise langue, ma puce, je sais encore suffisamment ce que je fais pour m’occuper de toi. Tiens, assied toi sur le canapé et ouvre la bouche bien grand… »
C’est le début d’un second examen sous toute les coutures à la suite duquel le médecin ira chercher dans son armoire secrète plusieurs paquets de comprimés à avaler, une seringue (brrrrrr !) et une plaquette de suppositoires.
« En générale, pour un cas Bénin comme celui-ci, on fait juste une grosse injection d’antibiotiques par voie sanguine tous les jours. Mais puisque je ne serais pas avec vous pour faire les piqûres, il va falloir se contenter du système D : cinq comprimés par jours, dix minutes avant les repas pour qu’ils aient le temps d’agir sur un estomac à jeun et… deux suppositoires, un au lever et un au coucher. Toujours APRES être allé au petit coin, et efforce toi de le garder un bon quart d’heures au moins. Je sais, c’est pas drôle, mais on n’a pas le choix. »

Il faisait nuit et le genycée était encore loin, elle devait trouver une maison...
Elle marcha longuement et arriva enfin devant une grande maison.
Elle sonna sans se poser plus de question et remarqua qu'elle saignait au poignet, elle avait dut s'ouvrir avec un morceau de verre...
Elle attendit qu'on vienne lui ouvrir, toute tremblotante. Elle s'écroula par terre dans une flaque de son sang, si on ne la soignait pas vite elle allait être dans un état grave...
Puis elle vit la porte s'ouvrir, une lumière...

"Aidez moi..."

Et elle devint inconciente...

(S'il te plait mylène, essaie de te relire avant de poster. Il y a des fautes dans la constructions de tes phrases et ton discours manque un peu de cohérence)

Le médecin ronchonna devant la nouvelle arrivante, mais il n'en était plus à une près.
"Bon, on va s'occuper d'elle. Louise, tu peux me préparer la table pendant que je l'examine? Il me faudra la totale: bandage, désinfectant, antiseptiques... enfin, tout quoi."
Louise déscendit au pas de course dans le cabinet du sous sol pour executer un travail devenu familier. A tout hasard, Cyril fit reculer la sauvageonne. La nouvelle pouvait très bien être infectée par le gynécide et il valait mieux prévenir un risque de contagion. Tetra quand à elle était immunisé. Louise revint après deux ou trois minutes.
"La table est prête, doc. Je vous aide à la porter?
_Non, personne ne s'approche avant que je lui ais fait un examen de dépistage. Je descend avec elle. En attendant, tu peux préparer ton lit et trouver un pyjama chaud pour ton amie (il désigne la sauvageonne). Je voudrais qu'elle reste encore une journée avec nous. Et si Tetra veut roupiller sur le canapé, il faut lui trouver une ou deux couvertures."
Un quart d'heure plus tard, alors que Louise avait fait ce qu'on lui demandait, le médecin remontais, l'air plus las que jamais.
"Des petits bobos, rien de plus. Une bonne nuit, une bonne bouffe et il n'y paraitra plus."

Le nom sur la boîte aux lettres ne lui était pas inconnu : Dr C. Benoît


« Voilà qui tombe bien... inutile d'aller plus loin, mes courses je les ferai ici.... » Elle fit discrètement le tour de la maison à la recherche d'une fenêtre entrouverte ou d'une porte qui ne serait pas verrouillée... « De l'éther, des chiffons, des bouteilles vides, du papier, de l'encre... » Elle faisait mentalement la liste de ce qu'il lui fallait pour mener à bien ses projets...
Elle leva le nez, une porte-fenêtre donnant sur un petit balcon était entrouverte. « Bien ! Petite promenade verticale... » Elle resserra les lacets de ses tennis, fit un gros noeud dans son jupon pour libérer ses jambes et, de rebord de fenêtre en gouttière, son petit sac rose sur le dos, escalada avec facilité la façade de pierre.
La porte donnait sur une chambre à coucher... vide... un lit défait... ça sentait l'alcool... une bouteille de whisky largement entamée trônait sur la table de chevet... « apparemment une chambre d'homme... » une grande armoire à droite... un fauteuil en cuir... des tapis sur le plancher clair... Elle entra avec précaution, tendant l'oreille...
Une porte donnait sur le couloir... un rapide coup d'oeil la rassura : dans la salle d'eau se trouvant en face, quelqu'un prenait une douche et vu les grognements qu'elle devinait, il ne s'agissait pas d'un membre de la gent féminine... Il fallait faire vite, trouver la salle de soins, se servir et déguerpir...

Elle descendit avec précaution les escaliers de bois, le rez de chaussée s'ouvrait sur un vaste séjour où règnait un désordre certain... « ce n'est pas ici que vit la fée du logis... » songea-t-elle, en ramassant les cadavres de deux bouteilles avant de les glisser dans son sac... un petit tour à la cuisine... trois torchons et une boîte d'allumettes les rejoignirent prestement... « Zut ! Une porte qui grince au premier ! » Il fallait faire vite !
Elle dévala les dernières marches sans un bruit : le sous-sol était plongé dans l'obscurité. Elle s'immobilisa jusqu'à ce que ses yeux distinguent un corridor carrelé, trois portes... Avec la plus grande précaution elle actionna la poignée de la première : « Bingo ! » La réserve était là. Sur les rayonnages parfaitement ordonnés et étiquettés s'alignaient les produits d'une véritable pharmacie... « C'est le chaos dans sa vie, mais pas dans son boulot... » Elle repéra les flacons d'éther, d'alcool et « tiens, pourquoi pas de l'iode... il ne manque plus que les feuilles de papier... » Mais il était grand temps de décamper... « Jamais plus de dix minutes au même endroit » Cette règle lui avait jusqu'à présent toujours sauvé la mise. Tant pis, elle finirait ses courses ailleurs... Regravir les quelques marches et s'éclipser par une porte donnant sur le jardin et le tour était joué !

Le docteur sortait de la douche, l’air un peu plus humain que d’habitude. Les poches sous ses yeux avaient dégonflé par rapport à la veille et le rasage l’avait rajeuni de quelques années.
Depuis la salle de bain, il avait entendu quelques bruits de pas dans le couloir qui ne l’avait pas trop inquiété. Louise avait l’habitude de se lever tôt pour préparer un petit déjeuner convenable, seul moyen qu’elle avait trouvé pour faire perdre à Cyril cette fâcheuse habitude de partir bosser le ventre vide, ou juste rempli de café.
En terminant de nouer sa cravate, il appelait la jeune fille, pas trop fort pour ne pas réveiller la petite sauvageonne au cas ou elle dormirait encore.
« Louise ? »
Pas de réponses. La cuisine était déserte, le salon également. Le docteur se servit un grand café serré qu’il avala, comme d’habitude, en grimaçant. Il n’aimait pas le café noir, mais c’est le mieux qu’il avait trouvé pour tenir debout, encore que ce matin, il se sentait plutôt mieux d’habitude. Cinq heures de sommeil, c’était presque un record, pour lui. Il s’était laissé convaincre de prendre du repos par la démonette, juste avant qu’elle ne s’en aille mais, bien évidemment, il s’était couché le dernier. Malgré son affection pour les sauvageonnes, il restait suffisamment homme pour ne pas trouver de repos avant être sûr que toutes les femmes sous son toit se trouvaient bien au chaud sous une couette à roupiller.
A tout hasard et bien que ça ne soit pas dans ses habitudes, il poussa doucement la porte de la chambre de Louise pour s’assurer que la sauvageonne s’y trouvait toujours. Les deux jeunes filles étaient serrées l’une contre l’autre dans le lit à une place, couvertes jusqu’en haut des épaules et ne manifestait pour tout signe de vie qu’une l’ente, profonde et silencieuse respiration.
Attendri, il rajusta la couverture sur leurs petits pieds nus qui en dépassaient et sortit pour les laisser finir leur nuit quand il entendit une sorte de bruit de vaisselle retournée au sous sol.
Tetra ? Probablement… Pas plus inquièt que ça, il descendit pour s’en assurer.

Quand il ouvrit la porte du labo…

(tatatataaam)

Des bruits de pas... « zut, c'est pas le moment ! » Le cerveau d'Idole se mit à carburer à cent à l'heure : « se planquer dans une armoire ? Hors de question : il suffit que quelqu'un tourne la clé et je finis en momie... Jouer la petite fille perdue ? dans un labo au sous-sol d'une propriété privée, il faudrait être crétin pour croire un bobard pareil... » Les pas s'approchent encore, « pas le choix, jouons sur l'effet de surprise ! », la poignée de la porte s'abaisse... Idole s'élance, percute la silhouette qui se découpe dans l'encadrement et profitant d'un moment de stupeur, s'envole dans la cage d'escalier... rez de chaussée... premier... le corridor « oups ! » Une jeune femme ensommeillée en pyjama rose et nounours à la main est évitée de justesse. La chambre est ouverte, la porte fenêtre également, le balcon... « aïe aïe aïe c'est haut ! » Idole escalade la balustrade, agrippe la gouttière et se laisse glisser... ses mains s'écorchent mais ses pieds touchent le sol « Sauvée ! »

Aussitôt ressaisie, elle se glissa entre les buissons de lauriers... reprendre son souffle... c'est maintenant seulement qu'elle se rendait compte que son coeur battait à tout rompre...
Elle avait heureusement réussi à conserver son sac... ça lui évitera de revenir*...

Quelques gouttes de sang perlaient dans ses mains. Elle se mit à les lècher comme le ferait un petit animal, puis défit le noeud de son jupon. Elle rajusta quelques mèches échappées lors de sa course et sourit à l'idée de la tête qu'avait dû faire le grand gaillard en costard en voyant débouler une petite tornade de son labo !

Maintenant qu'elle était parée pour l'offensive, elle attendait calmement une nouvelle nuée de femmes fillettes en route pour le gynécée. Cette fois-ci, il faudrait qu'elle parvienne au moins jusqu'au commissariat central...

* NDLR à bon entendeur !

SLASH!
Tetra apparu en pleine nuit avec non pas un paquet vivant, mais bien DEUX: la malade prévu, et une jeune femme blessée.

Tetra déposa cette dernière sur un divan, demanda à son amie de la surveiller. Elle partit à la recherche du médecin, espérant qu'il ait enfin dormi et qu'il ne soit pas saoul. Elle désirait aussi retrouver la première femme qu'elle avait laissé ici la nuit dernière pour la rammener parmi les siennes.

"Eh! Monsieur le médecin! Louise!"

Elle alla voir ensuite au chambre.

(Comme je sais pas où vous êtes, et bien je peux pas écrire beaucoup plus.)