Dans le gynécée

(désolé pour le retard, je me suis mis à travailler à fond sur mon mémoire )

« Comprenez mon inquiétude. Aussi adorables soient elles, ces jeunes filles ont commis des actes de violences, quelques fois très graves. Nous cherchons à leur faire oublier leur passé de délinquance, de brutalité et de risques sanitaires et vous leur proposez un cour de karaté ? »
On parle de tes filles. Tu t’es retrouvé par hasard devant un bureau sur lequel brille en lettres d’or le mot « direction. ».
« L’expérience avec Louise Allan s’est révélée concluante. La plupart de ces sauvageonnes vivent leur intégration comme un enfermement dans un monde aseptisé sans libertés et sans joie où elles se voient contraintes d’assumer un rôle passif. Or, cette sensation s’amoindrit dès le moment ou on leur laisse libre choix de leurs activités. Les femmes respectueuses de la loi au tempérament plus paisible pratiquent la danse, le dessin, la natation, la musique et que sais-je encore par choix et non par contrainte, je ne vois pas pourquoi il en serait autrement pour elles. »
C’est une voix féminine que tu viens d’entendre. Un peu plus grave, un peu plus assurée et déterminée que la moyenne, mais incontestablement féminine.
« Vous pouvez m’assurer qu’elles pratiquent ce sport dans des conditions d’hygiène et de sécurité optimales ?
_Tout à fait ! Elles portent toutes les protections réglementaires et prennent une douche soignée après chaque entraînement. Pour l’anecdote, elles font même beaucoup moins d’histoires à l’heure de la sieste après une pareille dépense physique.
_Bon eh bien… je crois que je n’ais pas trop à me plaindre. Je vous remercie madame, vous êtes un vrai trésor. Honnêtement, quand on m’a confié la garde d’une dizaine de sauvageonnes, j’ais bien cru que les murs eux mêmes n’y résisteraient pas. Mais je ne vous retient pas plus longtemps, vos élèves doivent vous attendre. Juste une minute que je vous retrouve le trousseau… voilà. »
Tu entends encore des salutations d’usage puis, alors que tu de dissimule un peu mieux dans le couloir tu vois sortir la femme la plus musclée que tu ais jamais vu, du moins en chair et en os. Très grande, taillée comme une panthère avec une longue chevelure noire, des ongles courts et une tenue de sport légère idéale pour bouger rapidement dès que le besoin s’en fait ressentir, elle te fais pensé à cette héroïne à la peau verte que tu avais vu sur une bande dessinée chez le médecin. Elle descend un escaliers conduisant au sous-sol vers une salle d’entraînement… et vers tes copines.

Tetra sourit de sa bouche féline laissant entrevoir ses dents plus pointues que la moyenne. Elle méritait vraiment le surnom de « démonnette » que le médecin lui avait affectueusement donnés. Un cours de karaté pour ses filles! La plupart d'entre elles avaient déjà été formée. Tetra savait se battre comme un ninja et elle leur avait appris ce que le corps non-téléporteur de ses filles était capable. Elle était curieuse de voir la tête de cette giga dame en voyant les capacités de ses protégés.

Tetra aurait aussi voulu se mesurer à cette femme. Personne n’égalait sa technique puisqu'elle était unique et la seule à VRAIMENT disparaître et non faire semblant de disparaître comme certaine technique ninja le prévalait.

La master sauvageonne suivit donc cette femme disproportionnée vers la salle où ses filles étaient détenues.
Elle était d'une subtilité remarquable. Redoublant d'attention. Si cette dame était moindrement formée à l'art de l'autodéfense, elle aurait été en mesure de la repérer. Mais maintenant que Tetra y prenait une attention toute particulière, c'était pratiquement inutile d'essayer.

Son papa l'avait déposé au génycée, elle en avait marre de toujours ce faire traité comme une enfant, elle était grande maintenant ! Elle resta à l'écart des autres, elle avait enviie de plus d'action dans sa vie, de ne plus être une petite fille modèle... Une idée lui vint à l'ésprit et elle se faufila entre les autres et poussa une porte sans essayer de faire de bruit. La porte grinça légèrement mais le bruit fut couvert par le son des filles qui parlent entre elle. Elle arriva dans un couloir immense et commença à marcher le plus silencieusement qu'elle pouvait vers l'agitation qui semblait se passer pas très loin...

La grande balèze arrivait dans la salle de sport recouverte d’un simple plancher, sans tapis amortisseur. Apparemment, aucun exercice dans la séance ne comporterait de chute.
Les filles sont déjà là.
En suivant le mouvement, Tetra tombe par hasard sur une jeune fille, pas encore tout à fait femme même selon les critères des sauvageonnes, l’air un peu perdue dans un endroit où elle n’aurait pas du se retrouver. (clin d'oeil à mylène )
« Allé les filles, j’espère que vous avez toutes une serviette et une bouteille d’eau, vous allez souffrir ! »
Les sauvageonnes s’éparpillent dans la salle, pas plus motivées que ça. Aucune ne porte un karate-ji, (l’ensemble veste, pantalon, ceinture standard dans un cours de karaté, souvent appelé à tord kimono). Ca n’a rien d’étonnant pour des clandestines qui s’entraînent dans les égouts, mais on aurait pu s’attendre à trouver ça dans une salle de sport prévue à cet effet. Enfin… même les hommes ne se déguisent pas à tous les entraînements, spécialement quand l’entraînement est basé sur l’endurance et le renforcement musculaire plutôt que sur la technique.
La grande femme va chercher un lecteur CD muni d’une énorme baffle qui commence à cracher, c’est le seul mot adéquat, une musique rythmée et brutale à un volume assourdissant.
La grande commence à bouger, montre une chorégraphie… et les filles la répètent inlassablement et à toute vitesse.
Ce que vous voyez la est en réalité un exercice qui pourrait à la rigueur compléter l’entraînement d’un pratiquant d’arts martiaux, mais en aucun cas lui servir d’entraînement à combattre et à se défendre. Il s’agit d’une méthode de gymnastique autrefois appelée « body-combat », simplement parce qu’elle s’inspire superficiellement des mouvements de plusieurs sport de combat : capoeïra, karaté et boxe française principalement, et déjà à l’époque de sa création (au début des années 2000) c’était principalement un sport de minettes. Parfaite pour brûler des tonnes de calories, raffermir les muscles et obtenir une endurance de marathonien, le pratiquant de Fitness y voit une méthode amusante et stimulante pour développer ses capacités athlétique. Le pratiquant d’arts martiaux lui, s’il peut reconnaître les avantages de la méthode en terme d’entraînement physique, sait pertinemment que ce n’est pas comme ça qu’on apprend à se battre : les filles ne se retrouvent jamais face à face, elles frappent dans le vide, n’apprennent pas à esquiver un coup… elle ne font que reproduire en miroir les gestes de la prof.
Après une heure de se pensum, elles sont à bout de souffle, en sueur à tel point qu’on les croirait sorties de la douche et courbaturées de partout. Au grand désespoir de Tetra, certaines, sous l’effet de la fatigue retrouvent le vieux réflexe de sucer leur pouce : contrairement aux petit garçon à qui l’on apprend très (trop ?) tôt à ne plus le faire, les parents ne voient généralement rien de mal à ce qu’une fille (même grande) suce son pouce dans les moments de fatigue ou de stress. Du coup, la plupart des femmes de physalis et d’ailleurs le font et même les sauvageonnes, dans un moment d’inattention, peuvent se laisser aller par réflexe.

La prof transpire à peine : elle est encore toute fraîche comme si elle avait juste trottiné sur un petit kilomètre. Elle ne s’est pourtant pas ménagée plus qu’une autre, bien au contraire.
Impossible de savoir si elle même saurait se défendre au cas ou Tetra l’attaquerait de face, mais en tout cas, ses capacités physiques sont stupéfiantes.

Tetra regarda cette jeune fille. (MYYYYYLÈNE!) Repérée? Et alors... Tetra avait tout de même eut l'intention d'entrer dans cette pièce et d'affronter ce monstre de la nature pour reprendre ses protégées. Elle sourit donc à la jeune femme et lui fit un clin d'oeil.

"Hé! Chérie, si t'en a marre de te faire nunucher par un salopard d'homme, vient me trouver tout à l'heure après que j'ai cassé la gueule de cette Hulk"

Dit-elle en désignant la grande dame par l'ouverture de la porte. Elle soupira de désappointement en voyant quelques un de ses filles se sucer le pouce. C'était dégoûtant et dégradant.
Tetra disparut du couloir, laissant certainement la jeune fille très surprise, pour apparaître assise sur une barre de gymnastique horizontal placé derrière la giga prof qui servait pour d'autre cours. Certaines des les filles la remarquèrent, sortant immédiatement leur pouce de leurs bouches, reprennant étrangement leur souffle plus rapidement et du courage aussi.

"Et bien!"

Lança-t-elle.

"Voilà un bel entraînement cardio, mais pauvre martialement! De toutes façons, mes filles n'ont rien à apprendre de vous."

Elle fit un impressionnant culbute en se laissant tomber vers l'arrière, tournoyant autour de la barre et s'élança dans le vide en un vrille pour retombé sur ses pieds tel un chat.

"Connais-tu seulement le véritable ninjustu?"

Elle prit une posture de combat,un bras vers l'avant, l'autre, le coude levé vers l'arrière, ses mains placé comme les pattes d'un tigre, laissant voir ses ongles noirs, plus pointu et long que la normale, pointé dangereusement comme une arme qui pouvait blesser ou tuer si nécessaire. Tetra n'avait pas nécessairement l'intention de blesser la dame. Tout dépendait de sa réaction. Si elle fouillait à toute jambes, temps mieux. Certaines femmes pensaient que Tetra était une version vivant de la maladie et la craignait pour ça. Si elle l'affrontait, Tetra la vaincrait et voilà tout. Si elle cherchait à négocier, peut-être y avait-il façon de dépoluer son âme et de la faire entré parmi les sauvageonnes elle aussi. Elle attendait alors sa réaction, promettant à ses protégés du regard qu'elle les ramènerait bientôt. (Y en a 5? Il me semble...)

Mylène etouffa un cri de surprise quand elle vit la scène qui se passait sous ses yeux, elle n'avait jamais était surprise dans un endroit où elle ne devrait pas être et en été rendu muette.
Que faire ?
Que lui avait dit cette sauvageonne ?
Elle ne savait plus quoi faire alors, voyant les choses qui commençait à tourner en bataille, elle sortit un petit couteau pour beurre qu'elle cache toujours dans son sac au cas où...
Elle garda le petit couteau dans son dos et attendit que quelque chose se passe. Son souffle en était presque coupée, qu'allait faire les autres ?
Si son père était au courant de cette scène elle serait gravement punie ou plutôt consolée ?
Devait elle écouter cette femme ?

« La démonette bleue ! »
La géante écarquille les yeux en apercevant Tetra et, sortant un gros sifflet argenté de sa poche, sonne le rappel des grands frères présents dans l’établissement. Les sauvageonnes essuient leurs front en nage et se préparent à l’action, quelle qu’elle puisse être.
« Tu es Tetra Wagner, hein ? Fille de feu Kurt Wagner, cambrioleur fugitif accidentellement abattu suite à une bavure policière. »
Elle se redresse et s’avance vers toi, pas vraiment amicale mais pas hostile non plus.
« Le cas Wagner est déjà un grand classique dans l’histoire de la médecine, en deuxième année j’ais passé six mois à l’étudier, je peux t’en parler un peu. Je sais que ça ne te rendra pas ton père mais, si ça peut te consoler au moins un peu, tu dois savoir que les policiers qui l’ont abattu n’ont plus jamais porté l’uniforme et qu’aujourd’hui encore, on sauve des dizaine de vies tous les jours à travers le monde grâce à son l’autopsie. »
Vous entendez les grands frères descendre les escaliers. Au moins cinq. L’un s’approche de Mylène et lui demande sur un ton sévère ce qu’elle fait ici dans une zone interdite, les autres s’approchent de tes sauvageonnes sans hostilité mais déterminés à les contenir en cas d’incidents.
La géante est maintenant à distance de frappe.
« Je suppose que je ne te convaincrais pas de me suive à l’hôpital ? »
Son regard prend tout à coup une fixité singulière que Tetra interprète immédiatement comme le signe d’une attaque imminente. Une fraction de seconde plus tard, la jambe droite de l’athlète décolle à une vitesse ahurissante pour sa masse alors qu’elle lui projète un coup de pied latéral dans les côtes flottantes.
Que ce soit pour la position, la détente, la vitesse d’exécution ou la lourdeur présumée de l’impact s’il avait fait mouche, l’attaque avait de quoi faire froid dans le dos et Tetra peut dire merci à son SLASH de lui avoir permis de l’éviter au dernier moment là ou une esquive plus conventionnelle n’aurait pas suffi. Par chance, cet adversaire est beaucoup trop franc : il suffit de le regarder dans les yeux pour l’anticiper.
« Je ne crois pas qu’en assommant une menace sanitaire comme toi, je viole le serment d’Hippocrate. Je verrais plutôt ça comme de la médecine préventive. »

Elle était perdu dans tout ça, il fallait qu'elle cache son couteau ! Elle le glissa dans ses basket et cacha le manche avec son vieux pantalon. Un homme lui avait demandé qu'est-ce qu'elle fesait là, elle ne savait pas non plus, elle devait partir d'ici ou inventer une exuse bidon.

"Euh... Je cherchais les toilettes et je me suis retrouvé ici et on m'a prit en otage..."

Elle partit en courant en profitant de l'effet de surprise et sortit dehors en allant chercher Tetra Wagner, elle ne lui avait pas été hostile et pourrait peut-être lui explique ce qui se passait.